Aux yeux de la société, j’ai foutu ma vie en l’air

Voici comment j’ai repris goût à la vie après avoir touché le fond (spoiler : cela m’a pris 6 ans).

Après 2 années de silence, je me sens enfin prête à reprendre ma plume, libérer ma voix, et connecter avec vous. Je reviens ici avec beaucoup de pudeur, une nouvelle posture, et un regard encore plus sacré sur la vie, ma vie.

Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis Anaïs et j’ai commencé à oeuvré en faveur de la sensibilité et l’atypie depuis 2019. J’ai énormément partagé de mon histoire personnelle à travers mes écrits, interviews, vidéos, formations… J’ai accompagné de nombreux humains en tant que coach et guérisseuse. Avant de tout mettre sur pause pour vivre ce que jamais je n’aurai imaginé vivre !

Alors, rembobinons, et laissez moi vous expliquer comment effectivement, j’ai foutu ma vie en l’air… ou plutôt, j’ai enfin redécouvert ce qu’était LA VIE.

JE COCHAIS TOUTES LES CASES DE LA SOCIÉTÉ 

Tout à commencé pour moi en 2017 : manager commerciale bien corporate, bien talons aiguilles, bien anxiété de performance.

Majore de promotion depuis toujours jusqu’au BAC+3. Puis CDI + de 40h à m’épuiser pour prouver ma valeur en tant que commerciale. Puis m’épuiser à nouveau en devenant entrepreneure, esclave de ma propre entreprise. J’étais félicitée, c’est bien de travailler dur.

En couple depuis 11 ans, depuis mes 16 ans. J’étais félicitée, c’est bien d’être en relation hétéro, encore plus avec ton premier amour.

Long cheveux bouclés, talons hauts, faux sourire de convenance et vêtements qui moulaient mon corps fin. J’étais félicitée, c’est bien d’être une jeune femme agréable à regarder.

Je préparais un semi-marathon et me sur-entrainais au point de m’être blessée sérieusement la jambe. J’étais félicitée, c’est bien de se dépasser, remets toi vite pour pouvoir performer à nouveau.

J’étais sur les rails du succès ! Ma vie était parfaitement prévue : travailler, faire des compétitions, sortir avec des gens que je n’aime pas plus que ça, partir en vacances au ski, toujours au même endroit.

RIEN N’EST JAMAIS ASSEZ 

Petit à petit, j’ai senti l’appel de revenir au vivant. Je suis devenue vegan, j’ai changé mes produits cosmétiques par des produits naturels, j’ai commencé à mangé bio… Très bien me direz vous, mais intérieurement, tout était drivé par la même blessure : celle de ne jamais être assez, malgré tous mes efforts. 

Car dans cette société, RIEN ne serait jamais assez.

J’ai commencé ces actes symboliques et courageux certes, mais la structure de ma vie était toujours emprunte de cette même blessure, de ces mêmes schémas.

Cela m’a mené au burn-out (qui, maintenant, je le sais, était en fait un burn-out autistique), entre autre bien soutenu par les personnes perverses, narcissiques et toxiques qui m’entouraient à cette époque. Ainsi que les relations dysfonctionnelles, loyautés familiales, trouble anxieux, trouble du stress post-traumatique, blessures karmiques…

J’aurai pu m’ôter la vie tellement je souffrais. J’y ai beaucoup pensé à cette époque.

Après avoir quitté mon job, et souffert de dépression, j’ai petit à petit renoué avec moi. J’avais survécu une première fois.

J’ai créé mon entreprise jusqu’à ce que, comme je l’ai exprimé, elle me consume également, avant de s’éteindre. Trois ans plus tard, je faisais alors face à cette situation :

Je dois reprendre un job salarié de merde à 35h pour : 

  • Payer une maison dont je n’ai rien à foutre, 
  • Vivre avec mon compagnon qui est mon colocataire depuis plusieurs années,
  • Être épuisée tous les week-ends et ne pas profiter, 
  • Partir en vacances en France alors que je rêve d’aller à l’étranger. 
  • Tout ça dans l’espoir d’avoir un jour une retraite et profiter à ce moment.

Et là, ça a fait tilt dans ma tête. Y’a un bug dans la matrice !

Je précise, j’ai énormément de respect pour la femme que j’étais, pour ce que j’ai construit à l’époque. Je ne dénigre pas du tout cette partie de ma vie, ni mon ex-compagnon, ni mon entreprise à l’époque. J’honore tout cela, simplement, ce qui m’a fait tout quitter c’était ce constat : CETTE VIE ALLAIT ME TUER.

Cette fois, je ne survivrai pas.

Je pèse mes mots, je les sens vibrer dans mon corps, je ne prends pas cela à la légère. 

C’était partir ou mourir. Partir de cette vie ou partir de la vie.

Alors j’ai choisi la vie, ma vie, et croyez moi, quand vos posez l’intention que les choses bougent, votre âme saura vous pousser dans la bonne direction. Ce chemin ressemblera au pire chaos de votre vie, tout s’effondrera, vous devrez prendre des décisions atroces, prendre votre p*tains de responsabilités comme jamais.

Et dans un sens, la vie vous apportera dans le même temps les plus beaux miracles, les réponses à vos prières, et vos rêves depuis toujours.

Pour autant, c’est dur, très dur. Avoir la foi m’a sauvé, et me rappeler que tout cela était temporaire, et pour le mieux. C’est le plus important : si je n’avais pas eu cette FOI aveugle en moi, en mon initiation chamanique, en cette vie que je sens pour moi depuis toujours, j’aurai abandonné. Mais la vérité, c’est que quand la porte de la conscience est ouverte, on ne peut plus faire demi-tour.Alors on avance dans l’ombre et on cherche à survivre au jour le jour. Ainsi…

J’ai assumé être artiste, chaman et pansexuelle.

J’ai quitté mon compagnon après 11 ans.

J’ai fermé mon entreprise, et choisi de reprendre un job de serveuse pour survivre financièrement.

J’ai vendu ma maison, et quasiment tous mes biens.

J’ai (enfin) été diagnostiquée autiste avec TDAH.

J’ai dit “CIAO LES NULS, je me casse avec ma Twingo en Bretagne, puis j’irai probablement à l’étranger. J’irai bosser dans les fermes et proposer mon art et mes soins chamaniques à qui en veut. Et au fait je suis aussi attirée par les femmes, je fais ce que je veux de ma vie, et si j’ai envie de faire des orgies, j’en ferai.”

Je suis pliée de rire car c’est exactement ce que j’ai dis à mes parents, et avec le recul je comprends un peu mieux pourquoi ils ont vrillé et paniqué sur le moment. Mais c’était tellement PUR et VRAI, je trouve ça si beau, impertinent, humain. 

Ils ne m’ont pas reconnu, ils pensaient que je m’étais perdue, que j’avais été endoctrinée, alors que pour le première fois de ma vie : c’était VRAIMENT moi.

Ainsi, aux yeux de la société capitaliste, patriarcale, validiste et déconnectée du Vivant et de l’invisible : j’ai tout foutu en l’air.

J’ai craché sur une vie toute tracée, sur une carrière bien payée, une voiture de fonction, une maison de 130m2 de lotissement, des vacances au ski… J’ai craché sur la reconnaissance de mon statut social en tant que cadre, puis de coach entrepreneure. J’ai craché sur mon image de femme “féminine” à succès, et dans les standards. J’ai craché sur la posture de la bonne petite compagne convenante.

En réalité, j’ai juste dégagé tout ce qui n’était pas MOI de MA PROPRE VIE.

Evidemment, je ne parle pas des 6 années intensives de thérapie, d’éveils spirituels, de déconstruction, du tri de mes relations, des deuils, d’errance et de méconnaissance de ma neurodivergence. Cela a été une vraie épopée, et loin de moi l’idée de romantiser à quel point ça a été affreusement violent pour ma santé mentale et physique. Mais ça a été aussi été le processus le plus EMPOUVOIRANT que j’ai jamais vécu ! WOW !

Comment j’ai repris goût à la vie ?

Prendre ces décisions ont indéniablement créé un tourbillon en moi, et autour de moi. C’était vraiment la merde. Il a fallu assumer la séparation, faire face aux peurs et incompréhensions de ma famille, faire face à mon endettement… Mais vous savez quoi ? Enfin je sentais un semblant de vie en moi ! Evidemment mon TDAH a été mon plus grand allié… Et oui, cette impulsivité que tout le monde rejette ou juge, c’est elle qui m’a donné l’impulsion de me barrer !

J’ai commencé par voyager. A cette époque je n’avais plus RIEN sur mon compte en banque, j’ai principalement été hébergée chez des gens, et me suis retrouvée dans des écolieux ou des retraites grâce à l’Univers qui a mis ces expériences sur ma route. Et quand j’ai pu, je me suis barrée un mois au Portugal, mon premier voyage solo !

J’ai choisi de prioriser et mettre mon art au centre de ma vie, et d’y aller à fond. Imparfaitement, aussi pour survivre à mes émotions. Un an et demi plus tard, j’ai créé mon propre studio de peinture chez moi, et m’apprête à proposer ma premiere collection au monde !

J’ai quitté la France pour la campagne anglaise, et je suis locataire (et pas prête de racheter une baraque de si tôt !).

J’ai choisi de faire confiance à un inconnu (et sexy) anglais, de rouvrir mon coeur à celui qui partage ma vie aujourd’hui. Et de m’engager auprès de lui comme JAMAIS je ne m’étais engagée avant.

J’ai choisi de ralentir : l’acte le plus rebelle de toute ma vie, dans ce monde c’est le plus difficile. J’apprends à faire face à mon anxiété de performance, la peur de revivre le manque d’argent, et à ma tendance me rendre esclave de mes rêves et mes ambitions.

Je réalise mon rêve d’enfant de travailler avec les animaux, en ayant lancé mon activité de Pet Sitting. Ouiiiiiii de cadre corporate à promeneuse de chiens, et c’est une des choses qui me rend la plus heureuse en ce moment !!!!

J’ai repris la danse, ma passion depuis toujours, et je fais du pilates tout en douceur.

Après 27 ans d’errance, j’ai enfin découvert que j’étais autiste avec un TDAH : alors je construis ma vie en fonction de ces besoins. Autant te dire que pour moi, exister en tant qu’humain fonctionnel de cette société est une épreuve – ceci n’est pas une blague, malheureusement lol. Je me suis formée sur le sujet et j’ai entamé une thérapie spécialisée sur ce point.

J’ai coupé mes cheveux courts, me suis faite tatouer et piercer.En vrai je me suis aussi tatouée moi-même, il m’est arrivé tellement de trucs de dingue, je vous raconterai probablement un jour haha !

J’assume enfin mon style vestimentaire, un mix entre Adam Sandler, Luna Lovegood and Mazikeen de Lucifer. Bon, je suis en Adam Sandler 90% du temps cependant…

Je connecte aux esprits, aux animaux, aux arbres, joue du tambour et danse en pleine forêt.

J’embrasse le fait que je ne rentre dans aucune case, et que ma nouvelle entreprise est en fait un receptacle de mes nombreuses activités d’artiste, de chaman, de pet sitter…et quoi d’autres ??? Excitée de voir où mes désirs et la vie me mèneront ! Aussi, j’en ai plus rien à foutre d’être “entrepreneure” ou quoi que ce soit associé à ça.

J’ai choisi une vie DOUCE, une vie de couple DOUCE, un quotidien DOUX. 

Une vie d’art, de nature, d’intentions, de connexion. Et tout cela fait sens pour moi, beaucoup plus que tout ce qu’on m’a toujours dit qu’il était important de créer. 

Evidemment, c’est effrayant et très perturbant car je chemine sur un chemin qui sort de la norme, qui ne ressemble à aucun autre, et surtout : qui est aux antipodes de tout ce que je connaissais, et de tout ce qui est valorisé dans notre société.

Ce qui m’a sauvé, et ramené à la vie aussi, ce sont les gens que j’aime. Ma famille qui m’a soutenue quand je n’avais plus rien, mes collègues qui m’ont vu tout perdre et tout recréer, mon chéri qui me fait vivre la relation dont j’ai toujours rêvé, mes amis, des inconnus qui sont devenus des amis. Les morts m’ont beaucoup aidé aussi, les versions de moi de mes vies antérieures, les Esprits qui m’ont initié sur ce chemin chamanique absolument indescriptible, les animaux qui sont mes guides les plus fidèles.

Aujourd’hui, je remercie du fond du coeur la version de moi qui a oeuvré et nourri ces schémas, certes douloureux, mais qui me permettent aussi aujourd’hui d’avoir assez d’économies pour poser les bases de ma nouvelle vie. Investir cet argent dans ce qui me rend vivante est la plus belle façon de transmuter et d’honorer ces efforts que j’ai fait pendant des années.

N’allez pas croire que je rejette TOUT du système, de la matière, l’argent, l’investissement… Rien n’est tout noir ou tout blanc. Simplement, j’ai appri, j’ai grandi et aujourd’hui, je suis plus déterminée que jamais à créer un écosystème de vie durable qui soutient qui je suis, sur tous les plans. 

Cela demande du temps, de la constance, et c’est ce sur quoi je suis focus depuis 2 ans, loin des écrans et des réseaux.

Je ne cherche plus à exister par le succès, je veux juste vivre une vie douce et m’éclater à faire ce qui m’amuse et pour quoi je suis bonne.

Il est temps de jouer selon mes propres règles du jeu. Et je suis heureuse de vous embarquer avec moi sur ce chemin.

Si vous vous retrouvez dans mes mots, alors mes pensées vous accompagnent. Je vous vois, je sais à quel point c’est difficile et incertain.. mais c’est le plus beau chemin qui existe, de suivre votre âme. 

Continue, ça vaut le coup, je te le promets.

Avec tout mon Amour, 

Anaïs

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